La légende raconte que Saint-Martin (316-397), chevauchant la Gaule, se serait arrêté à la petite fontaine qui borde la rue de Villenval, pour abreuver son cheval. Ce point d’eau porte aujourd’hui le nom de « Bac Saint-Martin ». Ensuite, il serait monté sur le point culminant de la localité à 195 mètres, lieu actuellement occupé par le fort.
Saint-Martin est devenu le patron de la paroisse. (Martin de Tours (316 - 397))
En 1183, le village possédait une église avec dépendances appartenant à dame Gèle qui, d’accord avec ses fils Thierry et Adélard, céda ses biens au monastère de Géronsart à l’intervention de Jean II, prieur de 1183 à 1197.
En 1257, l’évêque de Liège, autorisé par le pape Alexandre IV, permit l’incorporation des églises paroissiales, dont celle de Maizeret, avec leurs revenus, dans le patrimoine de l’abbaye de Géronsart. Le culte, à Maizeret, fut assuré par des religieux de cette abbaye.
Jusque là, dépendante de l’immense diocèse de Liège, doyenné de Ciney, la paroisse de Maizeret fut rattachée en 1561 au nouvel évêché de Namur. Le service religieux resta néanmoins assuré par les moines de Géronsart jusqu’à la fin de l’ancien régime (1794), époque à laquelle la paroisse de Maizeret devint autonome, comme ses voisines.
A noter curieusement que le hameau de Moisnil relevait de la paroisse de Namêche et que le hameau de Samson relevait de celle de Maizeret jusqu’en 1963.
L’église primitive fut, à diverses reprises, agrandie et restaurée.
Eglise ancienne de 1850-1851
(Photo Ernest Delvigne 1914 - Collection Luc stockart)
L’église reconstruite en 1850-1851, en style disparate, n’avait pas de caractère. On prétend que le premier coup de canon de l’ennemi lors du bombardement du 21 août 1914, durant le siège de Namur, atteignit l’église dont le clocher fut touché de flanc et éventré au niveau des cloches ce qui désarticula l’ensemble de l’édifice, mettant les murs hors plomb. Elle fut saccagée par les soldats ennemis, destruction du maître-autel, lacération des ornements, destruction de la seule statue de la vierge, puis détruite en 1915, par mesure de sécurité.
Ainsi les offices religieux furent célébrés momentanément dans une construction en bois située sur l’espace actuellement arboré entre l’église actuelle et l’ancienne maison communale. Le seuil en pierre de ce baraquement existe toujours devant l’arbre du centenaire (rappelant les fêtes du centenaire de l’indépendance de la Belgique du 6 juillet 1930).
Eglise actuelle construite entre 1925 et 1927
Entre 1925 et 1927, avec les dommages de guerre, la nouvelle église mono-nef et à transept peu saillant, de style néo-gothique fut construite en calcaire sur base des plans de l’architecte Legrand de Liège. Trop grande par rapport au nombre de villageois concernés, il semble qu’elle ait été prévue pour accueillir également la garnison du fort. Ce bâtiment est repris à l’inventaire du Patrimoine Monumental de Belgique.
Lors de la seconde guerre mondiale, les envahisseurs firent descendre les cloches (un bourdon et la cloche baptisée « Elisabeth ») du clocher et les envoyèrent en Allemagne afin de les fondre pour l’industrie militaire. Ils n’eurent toutefois pas le temps d’exécuter ce travail et les cloches retrouvées à Hambourg rejoignirent leur clocher après la guerre.
Un calice et une patène, apparemment mis en sécurité là au moment de la deuxième guerre mondiale, - il s’agissait d’éviter le pillage vécu lors de la première guerre – furent découverts dans un coffre dans une cave de l’église au début des années 90. Nettoyés par Monsieur Swinnen, ces objets de culte servirent encore pour les offices.
On dit encore que quelques documents furent emmurés dans les soubassements des murs du porche de l’église actuelle, à l’endroit marqué d’une croix. Plus personne ne peut confirmer ou infirmer ce fait. Serait-ce la dernière légende de Maizeret ?
Lorsqu’on entre dans l’église, on est étonné par la luminosité de l’ensemble. L’autel majeur (1924) portant le tabernacle en laiton ainsi que les autels latéraux (1927) sont en marbre. L’ensemble est complété par une chaire de vérité (1927) en marbre au pied de laquelle on trouve les fonds baptismaux (1927) eux aussi en marbre avec un couvercle en laiton. L’autel actuel, en bois conserve à l’ensemble son aspect dépouillé qui rend encore plus imposante la construction.
L’autel latéral gauche est dédié à la Vierge à l’enfant. Celui de droite au saint patron de la paroisse, Saint-Martin. Au dessus de ce dernier, un Christ en croix en bois peint (XVIIIe siècle ?) sur une croix portant la mention « Mission 1927 ».
Vierge à l'Enfant Saint-Martin
Derrière les fauteuils des officiants (XIXe siècle) en bois fruitier et velours rouge, une tête de Christ en bronze, avec la mention « Les paroissiens de Maizeret-Samson à leur curé. L’abbé A. Bailly, le 19 mai 1912 ».
Le confessionnal en bois de chêne (1927) s’appuie conte le mur Est de la nef.
Au fond de l’église, à droite en entrant, un tableau datant du XVIIIe siècle nous montre Jésus au jardin des oliviers consolé par des anges.
Liste des curés de la paroisse de Saint-Martin
1583 Léonard BINON, prieur de Géronsart
1632 Jacques CAMBERLIN
1637 Jean DEPIERRE
1640 Norbert de ROBIONOY
1652 Philibert DEGERNY
1685 Louis PORINEAU
1719 Guillaume VANDRIJCKEL
1722 Pierre DELESSE
1733 Joseph MATHIEU
1753 Joseph DAMIN
1756 Augustin CREVIN
1794 Jean, Joseph GILLET
1812 Augustin DELACHARLERIE † 25.04.1815
1815 F.J. GRENIER
1818 H.J. LEMAIRE, coadjuteur de Mr. GRENIER
1818 P., J. MONNOYER, curé de Thon, intérimaire
1818 Antoine, Joseph BELLAIRE
1839 THIRION
1852 Henri-Joseph FIVET
1883 Jules ROSSION
1910 Achille BAILLY
1938 Charles JACQUET
1962 Max DELVAUX
1980 Jacques SCHILZ
1981 Léon DEGREZ, curé de Loyers
2007 Denis VALEOT, curé de Namêche